Giscard d'Estaing connait ses débuts dans le parti politique gaulliste où il est nommé secrétaire d’État aux Finances auprès du ministre des Finances lui-même. Or, à la différence des autres secrétaires d’États, il intervient souvent au Conseil des ministres dû à ses fonctions gouvernementales touchant plusieurs aspects et domaines. En 1966, il prend ses distances avec la politique gaulliste pour créer son propre parti, la Fédération Nationale des Républicains Indépendants, (FNRI) qui se place au centre droit et qu’il qualifie d’“élément centriste et européen de la majorité". Il prône la création d'un “Sénat européen” ainsi que d’une “Banque d’Europe”.
En 1974, il devient président de la République française et durant son septennat ne cesse de garder en tête ses objectifs et ses idéaux en se montrant centriste, européen et surtout progressiste. Pendant son mandat, il fera abaisser la majorité de 21 à 18 ans, dépénalisera l’avortement, fera voter la loi de divorce par consentement mutuel et ouvrira les droits et les libertés pour les handicapés dans la société.
Au cours de sa présidence, il donnera une importance particulière à la construction européenne, se considérant comme un homme supportant à la fois une Europe supranationale ainsi qu’une Europe des États.
Il sera également à l’origine, chez les journalistes, du concept du couple franco-allemand (qui perdure encore aujourd’hui) aux côtés du chancelier Helmut Schmidt avec qui il noue une relation étroite. Ensemble ils créent le Conseil européen en 1974, déclarant “Nous avons assisté au dernier sommet européen, et nous avons participé au premier Conseil européen”, mais travaillent aussi à la création d’un système monétaire européen qui marque ainsi les débuts de l’Union monétaire et de l’euro, concrétisés en 2002.
En 1989, il entre au Parlement européen et s’implique encore plus dans les affaires de l’Union pendant les années qui suivent. En 2001, durant le Conseil européen de Laeken, il sera élu président de la Convention sur l’avenir de l’Europe, chargé de simplifier les différents traités européens et de rédiger un projet de traité constitutionnel. Ce dernier, malgré son acceptation en 2004 par les 25 pays de l’Union européenne, est finalement abandonné après les référendums français et néerlandais qui en rejettent l’adoption. Cependant, il laissera place au traité de Lisbonne en 2007.
Finalement, Valery Giscard d’Estaing, malgré ses quelques incidents de parcours (tel que l’affaire des diamants ou des avions renifleurs), restera fidèle à sa vision européenne et à son désir de faire progresser une société marquée par une importante histoire et un lourd passé, ainsi qu’à faire avancer l’Union européenne dans de nombreux domaines et à encourager les générations qui sont venues et celles qui sont à venir à continuer de “rêver d’Europe”.
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